Description
La robe universitaire, également appelée toge universitaire, est le vêtement officiel qui concerne les personnels enseignants et administratifs, membres de l’université. Sa forme diffère selon le grade universitaire ou la fonction académique de celui qui la porte.
Professeurs portant leurs toges lors d’une rentrée solennelle.
Historique
En France, la robe universitaire fit l’objet d’une réglementation, qui évolua du xiiie siècle au xviiie siècle, jusqu’à ce que Napoléon généralise le type le plus répandu, au lendemain d’une Révolution ayant fait table rase des traditions de l’Ancien Régime.
Ainsi, au milieu du xive siècle, la robe longue des docteurs prit une signification plus forte. Les vêtements longs furent abandonnés par la noblesse et la bourgeoisie1. La tenue courte portée alors fut jugée licencieuse et souleva les protestations du clergé, dont faisaient partie les professeurs. C’est, semble-t-il, à ce moment que les docteurs des universités choisirent de conserver leur ancienne robe2.
Concernant le droit, par exemple, le costume des docteurs des facultés de Droit, comme celui des gens de justice, est ancien et traditionnel. On le disait déjà sous le règne de Louis XIV3. Benoît XII prescrit l’usage en France d’une robe pourpre avec hermine, sans doute pour rehausser le prestige du droit face à la théologie. Par bulle pontificale, en 1336, les docteurs en droit canonique de l’université de Paris, puis, en 1339, ceux de l’université de Montpellier, se virent reconnaître le droit de porter la chape rouge, le chaperon fourré d’hermine, toujours porté par les professeurs actuels, ancêtre de l’épitoge, et un bonnet rond, propre aux docteurs, qui avait la forme du camauro pontifical4.
À compter de la seconde moitié du xive siècle, le droit au port de la robe rouge s’étendit aux docteurs en droit romain de ces deux facultés, puis aux autres facultés de droit. À la différence du costume des magistrats celui des docteurs en droit a donc une origine pontificale.
C’est au xviie siècle que le costume se stabilisa définitivement. En effet, le costume des docteurs prit sa forme définitive dans la moitié nord de la France et notamment à la Faculté de droit de Paris. Le chaperon fourré se transforma en une épitoge herminée5. Celle-ci ne comportait toutefois qu’un rang de fourrure. C’est seulement Napoléon qui a voulu distinguer les docteurs par trois rangs de fourrure6. L’usage du rabat s’imposa au xviiie siècle. En 1804, les différentes disciplines furent individualisées par des couleurs particulières aux disciplines du doctorat : rouge écarlate pour les juristes, rouge cramoisi pour les médecins, amarante pour les scientifiques, jonquille pour les littéraires, violet pour les théologiens, rouge saumon pour les pharmaciens.
En France, la robe universitaire était autrefois portée par tous les universitaires, qu’ils soient enseignants ou administrateurs. Dès son instauration, elle permettait d’auréoler d’apparat la fonction prestigieuse de membre de l’Université, et elle était aussi, et avant tout, un costume officiel « défini par la norme administrative et légalement protégé »7.
Une toge en drap noir, semblable à celle des avocats, une toque sans galon et une épitoge de la couleur correspondant à leur faculté d’origine, ornée du nombre de rangs de fourrure correspondant au titre obtenu étaient également régulièrement portées par les professeurs de l’enseignement secondaire jusqu’au milieu des années 1960, et peut-être même après, lors de certaines cérémonies, notamment lors de la remise des prix. La tenue des proviseurs était pour sa part réglementée par le décret du 24 décembre 1852.
Si au xxe siècle la robe était déjà moins portée qu’autrefois, depuis Mai 68 son port est largement tombé en désuétude, sauf dans quelques universités comme Toulouse, Paris-I, Paris-II, Montpellier-I ou encore à la Faculté de droit de Rennes. Depuis les années 2000, le port de la robe réapparaît progressivement pour les enseignants et administrateurs universitaires. Elle est portée à quelques occasions, comme les soutenances de thèses, les cérémonies de rentrée universitaire ou d’attribution de grades universitaires, de décorations ou de titres honorifiques. Les universités cherchent d’une part à créer une communauté des diplômés par des cérémonies avec la robe et, d’autre part, à se créer une identité propre après les nombreux regroupements des universités8.
Éléments du costume
Le costume se compose essentiellement de :
Boutons de toges conformes aux textes.
Toge sur laquelle les palmes académiques ont été brodées.
Toge de recteur ou rectrice d’académie.
une robe : assez semblable à une soutane, elle a devant une longue rangée de boutons et derrière une traîne. Les boutons doivent être au nombre de 25, divisés en quatre quarts, plus un, et présentant un aspect filetés. La traîne n’est pas visible sur les costumes actuels mais attachée dans le côté intérieur de la robe par un bouton. La traîne n’est détachée que lors de cérémonies funèbres[citation nécessaire]) ;
une simarre : deux bandes verticales de tissu de part et d’autre des boutons, soit de la couleur spécifique, soit noir moiré ;
une épitoge (ou chausse), qui descend de la chape du costume ecclésiastique : il s’agit d’une bande de tissu de la couleur spécifique attachée par un bouton au niveau de l’épaule gauche, avec une extrémité large et triangulaire (à l’arrière) et une extrémité plus longue et étroite (à l’avant), chacune des extrémités portant un à trois rangs d’hermine selon le rang du porteur. L’épitoge d’un recteur présente des taches noires sur l’hermine ;
une ceinture identique à celle des ecclésiastiques catholiques romains : longue et large, elle est finie par des franges (soit dorées, soit de la couleur spécifique), et comporte un large nœud ornemental et une longue extrémité pendant sur le devant du costume du côté gauche ;
un rabat de couleur blanche : c’est une sorte de jabot en baptiste ou en dentelle, porté en cravate, par-dessus lequel les hommes peuvent porter un nœud papillon blanc pour des occasions très formelles. Le rabat en dentelle est le signe distinctif des recteurs, présidents d’université, inspecteurs d’académie et doyens ;
une toque : coiffe aux galons et aux ganses dépendant du rang du porteur, qui n’est jamais portée sur la tête mais tenue à la main, qui serait (en principe réservée aux seuls hommes[réf. nécessaire] ;
de gants blancs.
Le nombre de rangs d’hermine sur l’épitoge permet de connaître le diplôme détenu par le porteur de la robe :
Docteur
Docteur
Licencié
Licencié
Bachelier
Bachelier
La robe universitaire étant assimilée au smoking ou au queue-de-pie, les éléments du costume visibles mais ne faisant pas partie de la robe universitaire doivent correspondre à ces deux codes vestimentaires (pour les hommes : nœud papillon blanc, pantalon noir, chaussures noires vernies et chaussettes en soie noire).
Les décorations officielles doivent normalement être portées sur la robe, en taille ordonnance pour les robes de cérémonie, en barrette pour les robes de cours9.Avant 1866, les palmes académiques n’étant pas encore une médaille en métal suspendue à un ruban violet, elles étaient brodées directement sur la toge.
Au xixe siècle
Les dernières descriptions officielles des robes universitaires datent du XIXe siècle. Le costume des titulaires et officiers de l’Université impériale a en effet été défini par décret du 18 mars 180810. Les décrets du 24 décembre 1852 et du 16 janvier 185111 complètent ces définitions.
Finalement, il existe plusieurs types de robes, qui correspondent à la fonction universitaire de son détenteur.
Couleurs spécifiques
La couleur de la robe, de l’épitoge et de la toque permet de connaître le domaine académique de celui qui la porte ou de la fonction qu’il exerce :
Violet : Recteur d’académie, inspecteur d’académie, théologie
Écarlate : Droit, Économie et Gestion
Groseille (Cramoisi) : Médecine, Pharmacie et Odontologie
Rouge bruyère : Vétérinaire12
Amarante : Sciences
Jonquille : Philosophie et Lettres
Grand costume (robe de cérémonie)
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